Oser décider pour soi : et si c'était vital ?
- sjd673
- 30 sept.
- 4 min de lecture
Quand avez-vous abandonné votre besoin de décider pour vous pour la dernière fois ?
Le 25 septembre 2025, j'ai eu 53 ans, l'occasion de faire le point.
Où en suis-je de l'affirmation de ce que je suis, de mes besoins... ?
Une question m'est venue : "Comment j'imaginais la femme que je serais à 50 ans quand j'avais 20 ans ?"
Dans ma vingtaine, j'imaginais "faire carrière". J'aurais adoré être une "grande" avocate. Tout en étant tétanisée de parler devant un public mais en cartonnant à tous mes oraux. J'ai toujours été duelle. Même si j'avais des rêves, je me disais que ce n'était pas pour moi.
Avec le recul : auto-sabotage de première. J'ai continué de voir petit, de me planter, faire des boulots que je détestais. Je ne me donnais pas les moyens de réussir, je ne croyais pas en moi.
À partir du moment où j'ai commencé à "investir" sur moi : thérapies, formations, persévérance... tout a changé.
J'ai compris que "grand" c'était être sur ma vibration. Mon "grand", c'est d'aider les personnes à se voir dans leur lumière. Ce à quoi j'ai eu tant de mal à avoir accès pour moi-même.
J'ai un mantra depuis des années qui me rappelle l'engagement que j'ai envers moi-même : "Exprimer l'entièreté de mon potentiel est ma responsabilité".
Pour moi, reprendre sa souveraineté, cela ressemble à cela. C'est un chemin vers soi que nous pouvons tous emprunter.

Pourquoi c'est si difficile ?
On nous a appris que penser à soi, c'est être égoïste. Que nos besoins passent après ceux des autres. Nous avons appris à culpabiliser dès que nous osons poser une limite.
Les psychologues Edward Deci et Richard Ryan, spécialistes de la motivation humaine, l'ont prouvé : quand on est aligné avec soi-même, on a de meilleures relations. Pas l'inverse. Leur recherche montre que l'autonomie psychologique renforce les liens, elle ne les détruit pas.
Combien d'entre nous ont appris à dire oui à tout ? Par peur de décevoir. Et vous savez quoi ? En ne posant jamais nos limites, nous envoyons le message que nos besoins n'existent pas.
Le neuropsychologue Daniel Siegel l'explique : notre cerveau social lit les signaux que nous envoyons sur notre propre valeur. Quand nous ne nous respectons pas, nous enseignons littéralement aux autres à ne pas nous respecter.
C'est un cercle vicieux que beaucoup connaissent.
Et ce cercle peut devenir étouffant. Parce qu'à force de ne pas exister aux yeux des autres, on finit par ne plus exister à ses propres yeux. On perd le contact avec qui on est vraiment, avec ce qui nous fait vibrer. C'est là que ça devient vital de se réapproprier son droit de choisir.
Cette fameuse culpabilité
Elle arrive dès qu'on commence à changer. "Tu penses qu'à toi", "Toi et tes besoins !", "Tu déçois"...
Une question qui peut tout changer : "Qui ai-je vraiment blessé en respectant mes besoins ?"
La plupart du temps ? Personne. On a juste déçu des attentes. Des attentes qui n'étaient même pas les nôtres.
Et il faut savoir une chose : on ne passe pas du mode "serpillière" à l'équilibre comme ça. On passe d'abord par le mode "hérisson" pour retrouver une posture juste. Ceux qui en font les frais ont souvent des arriérés... après avoir trop accepté pendant trop longtemps.
Ce qui change quand on ose
Quelque chose de magique se passe quand on arrête d'attendre que les autres nous rendent heureux. On devient plus vrai. Et bizarrement, les gens nous respectent plus.
Pourquoi ? Parce qu'on n'est plus dans la demande permanente d'approbation. On offre notre présence par choix, pas par besoin. Ça change tout dans une relation.
Comment s'y prendre concrètement ?
D'abord, faire le point : Listez les endroits où vous agissez par obligation. Famille, boulot, amis... Où est-ce que vous dites oui alors que tout en vous crie non ?
Puis, vous poser LA question : "Si j'osais m'écouter vraiment, qu'est-ce que je choisirais ?" Cette question révèle nos vrais désirs, ceux qu'on cache sous les "il faut" et les "je dois".
Ensuite, testez petit à petit : Commencez par des choses sans risque. Un "non" poli à une demande qui vous épuise. Une soirée rien que pour vous sans vous justifier. Juste pour voir ce que ça fait.
Enfin, accueillir la culpabilité : Elle va venir, c'est sûr. Au lieu de la combattre, questionnez-la : "Tu es là pour me protéger de quoi ? Tu es vraiment fondée ou tu es juste le fantôme de mes anciennes peurs ?"
La réalité de la souveraineté
Les recherches le confirment : les personnes qui ont retrouvé leur souveraineté rayonnent différemment. Elles attirent naturellement des relations plus saines, car elles ne sont plus en attente de quoi que ce soit.
Ce n'est pas de l'égoïsme, c'est de la responsabilité. Celle d'être authentique avec soi-même et avec les autres.
Il existe même ce qu'on appelle le "paradoxe de l'autonomie" : plus on devient indépendant émotionnellement, plus on devient capable d'intimité véritable.
Et vous ?
Si ce texte vous parle, posez-vous cette question : "Dans quelle partie de ma vie est-ce que j'ai abandonné mon droit de décider ?"
Ce qui vient, spontanément... c'est peut-être votre premier pas vers votre propre souveraineté. Parce qu'au fond, reprendre sa souveraineté, c'est juste rentrer chez soi.
Si vous sentez que vous avez besoin d'aide pour faire ce chemin, sachez que vous n'êtes pas seul.e. Parfois, on a besoin de quelqu'un pour nous aider à voir nos propres zones d'ombre et nous accompagner avec bienveillance.



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